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 Caress the tales and they will dream you real (LIBRE)

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Lexie Roman
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Kyo Bachiatari - Caress the tales and they will dream you real

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MessageSujet: Caress the tales and they will dream you real (LIBRE)   Caress the tales and they will dream you real (LIBRE) Icon_minitimeDim 4 Déc - 4:26

On aurait pu croire que la création du Monde de l'Ombre aurait chamboulé l'univers.
On aurait pu penser qu'à la suite de cet horrible événement, l'académie se serait déchirée de toute part, comme un voile qu'on fend avec la lame la plus affûtée: celle du doute, de la corruption, de la violence. On aurait pu être mené à supposer que les gens se seraient regardé de façon différente, cherchant à deviner les uns chez les autres un indice de son allégeance à la lumière ou à l'ombre.
Pourtant, rien ne changea.
Était-ce rassurant ou non? Je ne parvenais pas à le déterminer. J'étais bleue de peur, blanche de froid, ou était-ce le contraire? Lorsque cette lumière froide et inhospitalière me recracha enfin d'en son sein, lorsque l'atmosphère parut considérer mon choix et le classer dans ses données précises et ordonnées, je m'étais retrouvée seule, à la bibliothèque où je m'étais rendu pour un anodin travail d'histoire, seule avec mes regrets, mes doutes, ma peur, ma culpabilité. Car dans cet affreux moment suspendu du temps et des influences, ce que j'avais répondu, celle à qui j'avait prêté allégeance, c'était le mal suprême. C'était la torture même, le cauchemar de chacun, la peur de presque tous. Oui, j'avais porté mon choix vers l'Ombre. Pourquoi? Je l'ignorais. Une volonté de me démarquer, de me séparer de ma stupide réputation de gentille petite fille sage m'avait soudainement pris. Je me souvenais de ce qu'un jour un jeune adolescent m'avais dit en me croisant dans la rue: "Tu as l'air d'une ravissante princesse. Ravissante mais inaccessible!" Qu'avais-je de si différent et si lointain? Je l'ai compris peu de temps après, quand j'ai aperçu des enfants lancer des cailloux sur la fenêtre de ma chambre en riant. Ils commettaient un méfait, une mauvaise action. Oui, ils craignaient de se faire prendre. Mais ils le faisaient quand même, par volonté de se distinguer.
Alors, j'allais me distinguer à ma façon!
Même ma voix m'avait paru différente alors que je me positionnais sur le grand échiquier de la vie.

Seulement, maintenant, alors que je me retrouvais seule, seule avec mes remords et ma tristesse, je n'étais plus aussi sûre de ma décision. La peur rongeait toutes les fibres de mon corps, grugeait mon âme endolorie. J'entendais les voix des jugements portés sur moi au cours des dernières années, et la voix de ma propre conscience, qui me traitait de tous les noms. Malgré moi, mes yeux d'un bleu limpide laissaient s'écrouler un torrent de larmes. J'étais terrifiée par l'éventualité de ce que j'allais commettre. J'ignorais toujours ce que je serais appelée à faire, mais la simple idée de faire quelque chose de regrettable me secouait de sanglots incontrôlables.
Prostrée au sol, le coeur assombri de désespoir, le visage inondé d'eau salé, les yeux bouffis et rouges, je laissai éclater ma peine et ma solitude.

Solitude.
Un mot bien tourmentant, qui prenait encore et toujours de l'ampleur. Isolée dans mon petit monde, jamais invitée à en sortir, j'avais appris à croire en ma frêle réalité. Au-delà de mon petit îlot de vie habituel, j'ignorais ce qui se passait. J'ignorais ce qu'on disait ou pensait de moi, et cela m'effrayait. Jamais je n'aurais eu la force de m'avancer vers qui que ce soit pour aller chercher du soutien, même illusoire. Je n'étais pas assez courageuse pour cela.

Pourtant, comme j'aurais tout donné pour avoir quelqu'un auprès de moi à cet instant...
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Kyo Bachiatari

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MessageSujet: Re: Caress the tales and they will dream you real (LIBRE)   Caress the tales and they will dream you real (LIBRE) Icon_minitimeLun 5 Déc - 20:23

Le cours de mathématique fut en fait l'un des seuls remède qu'avait trouvé Kyo pour parvenir à retrouver des bribes de son cota d'heures de sommeil. Bien sûr cela ne fut guère suffisant et il était toujours aussi fatigué qu'en étant entré dans la salle de classe. Le professeur lui avait fait maintes fois la remarque, provoquant l'indignation de nombreux élèves, il se rappelait avec indifférence de tout ces regards noirs et étrangers posés sur lui. Lorsqu'il sorti de la salle, le professeur le menaça une n-ième fois de le plaindre au surveillant et ainsi dans l'ordre logique des choses, il devait craindre les punitions sévères et "légendaires" qui se racontaient à travers les rumeurs dans les couloirs. Ce fut bien un détail qui le laissait perplexe: comment peut-on dire que "nul n'en est jamais revenu pour le conter" alors que l'histoire même se trouvait dans la bouche des gens... il y avait anguille sous roche.

Il devait par contre rattrapper les cours dans lesquels il s'était trop assoupis, ces cours se résumant à de breves lignes trouées de blancs et dont le cours ne fut d'aucune logique. Il descendit alors au sous-sol afin d'entrer dans la bibliothèque. Une grande porte de bois y protègeait l'accès. Il ouvrit alors lentement la porte, culpabilisant pour le moindre grincement provoqué par cette ouverture lente et bruyante. Il entendit un léger bruit résonnant en écho. Il fut tenté d'aller vérifier ce qui en fut l'origine mais fit de son possible pour parcourir les rayons de la bibliothèque, mesurant l'appui de ces pas pour éviter de faire du bruit. Au fur et à mesure qu'il avançait, le bruit se clarifia, il entendit cette fois-ci les pleurs, les sanglots d'une fille. Il s'avança, les rares élèves n'entourait même pas la protagoniste à l'origine de ces sanglots déchirants. Il reconnu rapidement la petite blonde à même le sol. La présidente pleurait toute les larmes de son corps. Il s'en voulu alors craignant de n'avoir pas contribué suffisament à son projet, et que celui-ci n'ai pas abouti. Maintenant peut-être en payait-elle les frais toute seule. Généralement il ne se serait pas mélé de ce qui ne le regarde pas... mais les sanglots de cette pauvre fille lui rappelait sa défunte soeur qu'il dut consoler sur des années alors qu'ils portaient le deuil de leur mère... désormais lui devait porter ce deuil et celui de sa soeur, seul. Il alla alors vers elle d'un pas décidé. Deux filles au bout du rayon, assises sur une table, regardaient la scène d'un regard froid, murmurant deux ou trois paroles. La documentaliste arriva alors, regardant les deux étudiants d'un air froid.


Faites la taire! on est dans une bibliothèque ici!

C'est ma faute... je... je suis en retard, et elle est très emotive...

Ce n'est pas une raison! Calmez là où je vous expulse de ma bibliothèque et ce de toute l'année!

Bien...


Il s'empressa alors de relever la présidente et de la conduire vivement hors du regard des autres élèves de ce pensionnat, ils n'avaient pas à se délecter de ces larmes, synonime de sa détresse. Il parcouru les rayons soutenant la blonde de son bras. Le coin de lecture fut libre, il s'assit sur une chaise et la fit s'asseoir sur ces genoux avant de faire passer sa tête contre la veste bleue de son uniforme pour qu'elle libère le flot de ces tourments. Malgrès les menaces de la documentaliste, il était décidé à la laisser pleurer contre son torse, frottant son dos, comme il l'avait fait avec sa soeur. Il la calma avant que ces sanglots ne deviennent étouffant et gènant.

Shhhh... shizumeru... shizumeru shin'ainaru...

(Chut... calme toi.... calme toi ma petite)

[je sais... google traduction c'est laisse béton!]
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Lexie Roman
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MessageSujet: Re: Caress the tales and they will dream you real (LIBRE)   Caress the tales and they will dream you real (LIBRE) Icon_minitimeLun 5 Déc - 21:21

Stay by my side until it all goes dark forever
When silent the silence comes closer...


Je ne peux prétendre que je n'avais pas conscience des moqueries de ceux qui me regardaient pleurer. Il me semblait que leur rire était d'autant plus cruel qu'ils m'observaient fixement, sans la moindre pudeur pour mon chagrin, sans la moindre compassion pour ma douleur. Cela, étrangement, me faisait sentir encore plus faible que je ne me sentais déjà. Si ces gens étaient à ma place, aurait-ils agi autrement? Si eux avaient fait les choix que j'avais fait, l'auraient-ils regretté? Qu'est-ce qui pouvait me prouver que j'avais raison, après tout? Qui est-ce qui me disait que ma morale, ma façon de penser, était la bonne? Toutes ces choses tourbillonnaient dans ma tête, cruellement, en écho aux ricanements de ceux qui me regardaient et me critiquaient sans vergogne. Un tel mépris ne faisait qu'attiser mes larmes, et tant que celles-ci ne s'arrêteraient pas, le cauchemar continuerait. Un engrenage infernal duquel je ne parvenais pas à m'échapper, à ma grande honte. Mes yeux me brûlaient, écorchés par le sel, et je tressautais de partout, incapable de me contrôler. Longtemps, longtemps, je restai ainsi, jusqu'à ce que soudainement on me relève. La silhouette à mes côtés, une grande silhouette sombre, mon opposé, réveilla en moi un souvenir bien doux: Kyo. Oui, je me souvenais de son nom. Et jamais je ne lui avais donné le mien. Pourtant, c'était le seul que j'avais rencontré jusqu'à présent qui m'avait témoigné une réelle gentillesse. Je lui avais dit que je trouvais son apparence rassurante, comme une puissante statue. Je le pensais toujours...

Il m'entraîna à l'écart, loin de ces gens moqueurs, dans un petit coin de lecture, et me fit asseoir sur ses genoux. Ensuite, d'une de ses grandes mains, il poussa ma tête contre son torse, me caressant le dos avec l'autre, et murmurant de tendres mots que je ne comprenais pas de sa voix grave. Jamais auparavant je ne m'étais approché d'un garçon, encore moins le toucher! Et soudainement, comme si rien n'était, Kyo me traitait comme je n'avais jamais même vu un couple agir... En circonstances normales, j'aurais reculé, apeurée. Mais je me rappelais de lui. Et sa présence était tellement le bienvenu à travers mon moment de douleur que je ne trouvai tout simplement pas la force de le repousser. Et, à ma grande surprise, je découvrais tout le bienfait d'une étreinte. Cela faisait déjà bien longtemps que mes parents ne m'avaient pas serré dans leurs bras, prétextant que j'étais une jeune demoiselle et que je devais me conduire comme tel. Me voir ainsi à ce moment les aurait profondément choqués. Ils m'auraient jugée indigne, sale et impure. Mais Kyo, lui, justement, ne me jugeait pas. Sa gentillesse était sans fin.

Après un moment, mes sanglots se tarirent. Blottie contre lui, j'avais même du mal à me souvenir de la raison pour laquelle j'avais pleuré ainsi. Tout semblait n'avoir aucune importance. J'étais comme coupée du monde, de l'académie comme du Monde de l'Ombre, isolée, dans cet endroit suspendu hors du temps où il n'y avait que lui et moi. Minuscule contre lui, je relevai la tête, devant me dévisser le cou pour rencontrer son regard. Il arrêta aussitôt de murmurer. J'entrouvris la bouche, cherchant mes mots, essayant de trouver comme le remercier, mais aussi gênée d'être ainsi assise sur lui, gênée qu'il m'ait surprise encore une fois à pleurer, gênée tout simplement parce qu'il s'agissait d'un garçon. Moi qui avais toujours cru qu'entre hommes et femmes il n'y avait strictement aucune différente, je découvrais que ce n'était pas du tout le cas... Kyo dégageait une force toute masculine, un certain orgueil et une prestance que je n'avais jamais vu chez une fille, et qui m'étonnait. Était-ce un signe de mon adolescence? Était-ce un signe, que le fait d'être dans les bras d'un jeune homme ne me laisse pas indifférente? Chassant ces doutes, je finis par chuchoter:

- Merci beaucoup...

Embarrassée, je m'écartai de lui. Je tentai de dissimuler mes joues que je devinais rouges avec mes cheveux, sans grand succès je le crains. Je me retournai ensuite pour lui faire face. Il était tel que je me souvenais. Sa chevelure sombre et ses yeux azur étaient toujours aussi saisissants. Il avait l'air un peu désemparé. Je n'étais pas experte pour lire les sentiments des autres, pourtant je crus distinguer dans son regard des vestiges d'un passé lointain. Cela m'émeut un peu: ce jeune homme toujours là pour les autres avait probablement lui aussi ses démons...

- Kyo, n'est-ce pas? fis-je avec une certaine prestance dont j'avais appris l'usage à force de côtoyer des adultes. Je m'excuse que tu aies été témoin de ça...
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Kyo Bachiatari

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MessageSujet: Re: Caress the tales and they will dream you real (LIBRE)   Caress the tales and they will dream you real (LIBRE) Icon_minitimeMar 6 Déc - 11:16

Elle s'excusa comme à l'accoutumée que le jeune homme fut témoin de sa détresse. Dans un sens il pouvait la comprendre dans le sens où il verrais la présidente du conseil des élèves faire preuve de "faiblesse" face à des responsabilités inévitables à ce poste... Mais il ne fut pas cet homme là, il ne voulait pas devenir de ces rapaces qui saisissaient la moindre occasion de descendre un membre de la communauté haut placé, juste parce qu'il n'avait pas la capacité de demeurer impassible envers et contre tout. Pleurer prouvait l'humanité d'une personne, lui l'avait déjà trop fait qu'il considérait ces glandes lacrimales assèchées pour avoir trop pleuré. Il regardait la présidente dans le fond bleu azur de ces yeux, esquissant un sourire tranquile pour la rassurer. Son regard attendrit et nostalgique le trahit cependant lorsqu'il revoyait en cette jeune fille, sa petite soeur Yumi, il la revoyait encore haletante ce jour, lui disant ces adieux. Il avait hurlé ce jour là sans rien entendre, et ces larmes avait coulé à flot... car le dernier rempart à ces cauchemars s'était effondré, la dernière qui avait pu l'aider à surmonter un lot d'épreuve et réciproque, avait poussé son dernier souffle, sous une pluie battante. Au moment présent, il ne versa pas de larme mais demeura nostalgique, conscient que cette fille qu'il venait de calmer ne fut pas sa soeur. Il voyait en cette fille, une poupée de porcelaine, qui trouvait sa beauté dans le sourire éternel qu'elle arquait... il songeat que le monde s'était acharné à lui donner cette forme pour faire figure de proue. Cette simple hypothèse le mit mal à l'aise car il songeat aux rudes moments qu'elle avait dû vivre. Ce fut l'hypothèse la plus plausible qu'il eu imaginé, lisant dans son regard cette espoir sans fin luisant dans ces yeux lorsqu'elle regardait le jeune homme dans les yeux. Elle ne devait pas avoir beaucoup d'amis... d'avantages des relations dans un milieu stricte. Kyo lui avait été étranger au monde... le seul foyer qu'il trouvait accueillant ayant disparu. Il posa sa main sur la tête de la présidente, frottant sa chevelure blonde.

Pleurer c'est déjà un signe que tu ressens quelque chose... c'est se libérer d'une atmosphère oppressante dans laquelle on s'enferme dans le silence, craignant être futile ou faible lorsque l'on montre un visage déformé et larmoyant... Mais même les plus grands ont pleuré, n'en soit pas désolée...Et puis cela ne me dérange pas... j'avais l'habitude de consoler ma petite soeur quand elle souffrait... En fait tu me la rappellerais presque, notemment au sourire, tu as le même.

Il restait alors silencieux, le sourire rassurant disparu, le laissant en proie à ces tourments quotidients. Encore aujourd'hui bien qu'il avait conscience que se fut du passé... il sentait en lui une culpabilité qui n'avait jamais été enterrée par les sables du temps.
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Lexie Roman
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MessageSujet: Re: Caress the tales and they will dream you real (LIBRE)   Caress the tales and they will dream you real (LIBRE) Icon_minitimeDim 11 Déc - 23:12

Petite, je n'avais que peu pleuré. Je m'étais dit que mon père et ma mère, eux, ne pleuraient jamais. Je désirais être comme eux, leur faire honneur, ou Dieu seul sait quoi. Lorsqu'on est jeune, après tout, notre plus grand et unique modèle n'était-il pas nos parents? Jamais je ne m'étais arrêtée à réfléchir à ma solitude, ou au fait que je n'avais aucun ami de mon âge, ou encore que, peut-être, des gens autour de moi me jugeaient. Pour moi, le seul avis qui important était celui de ceux que je côtoyais régulièrement. Naïvement, puisque moi je ne jugeais personne, je croyais que personne ne posait de jugement sur moi. Ainsi, j'avançais droit devant, sans poser les yeux à mes côtés, seule. Jusqu'au fameux jour où mes parents m'avaient emmenée à une école secondaire - je ne me souviens même plus pourquoi. La quantité d'adolescents que j'ai vus à ce moment-là, de tous les styles, de toutes les couleurs, de tous les genres. Personne ne ressemblait à un autre dans cette foule de voix, de personnalités, d'opinions différentes. J'étais sidérée. À côté d'eux, je semblait si fade, si normale! Seule au monde sur un piédestal au pied duquel personne ne venait pour m'admirer. Sur lequel personne ne montait pour m'épauler. Oui, j'étais seule au monde, et je ne l'avais compris que ce jour-là. C'était, d'ailleurs, une des rares fois où j'ai versé un torrent de larmes amères. Enfermée dans ma chambre, je sanglotais bruyamment, essayant de comprimer ma douleur dans ma poitrine menue, tentant de maîtriser ces tremblements qui n'en finissaient plus. Je n'y parvenais pas. Au vacarme que je faisais, je me doutais bien que mon père et ma mère m'entendraient. Je croyais, naïvement, qu'ils viendraient me réconforter. Mais après une heure de solitude dans ma chambre aux murs bleu de poudre, j'ai compris qu'ils ne viendraient pas. Qu'ils me laisseraient souffrir seule, parce que triste je ne valais plus rien à leurs yeux.
Cela n'avait fait qu'attiser ma peine.

Kyo posa une de ses grandes mains sur ma tête, et je sentis de nouvelles larmes se pointer au coin de mes yeux. Les mots qu'il prononça ensuite, d'une tendresse infinie, me laissèrent sans voix. Aussi incroyable que cela puisse paraître, je me sentais en sécurité auprès de ce garçon à l'air ténébreux. Il faisait exactement ce que ma famille ne s'était jamais donné la peine de faire: me consolait, doucement, et restait là, pour moi, jusqu'à ce qu'enfin mes sanglots se tarissent. Jamais auparavant je n'avais été témoin d'une telle gentillesse. Elle me redonnait foi en moi, et en cet endroit. La cruauté des gens faisait mal, comme un couteau affûté qu'on plantait au coeur, mais la présence de quelques-uns, doués de compassion, apaisait cette douleur.

Je relevai la tête lorsqu'il se tut, et vis son regard absent, sans joie, posé sur la fenêtre. Il semblait déchiré par quelque chose que je ne compris pas à cet instant. Je ne voyais que la douleur que ce quelque chose lui créait. J'aurais voulu alors avoir la force de faire ce qu'il venait de faire pour moi. J'aurais tellement désiré le consoler comme il avait su me consoler. Mais, manque d'exemple et d'habitude, j'ignorais totalement comment faire... Et je n'avais pas du tout le courage de le prendre dans mes bras, ou quelque chose comme ça. D'ailleurs, je n'étais absolument pas certaine que c'était ce qu'il fallait faire. Hésitante, incapable de déterminer quoi faire, je finis par poser ma main sur son avant-bras.

- Ta soeur devait être quelqu'un de vraiment génial, pour qu'elle te manque autant...
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Kyo Bachiatari

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MessageSujet: Re: Caress the tales and they will dream you real (LIBRE)   Caress the tales and they will dream you real (LIBRE) Icon_minitimeLun 12 Déc - 13:23

Kyo ne bougea pas un cil bien que son regard s'attrista d'avantage en se remémorant les images de sa soeur qu'il avait vu grandir, souriante à chaques souvenirs ormis celui de la perte de leur mère. Mais au bout d'un mois de deuil, elle et Kyo s'étaient donnés un mal fou à rendre ce même sourire à un père absent et culpabilisant... les restes d'une âme déchirée par le chagrin. Il n'avait pas répondu de suite à la remarque de la présidente, absorbé par des souvenirs qu'il s'était juré d'oublier... mais qu'il en fut incapable. Elle avait vu juste, Yumi était "géniale" comme elle le disait. Une fille au grand coeur et à la volonté forte d'aider son prochain. Le jeune homme la voyait souvent comme un second rayon de soleil pour le réchauffer dans son doux foyer. Il avait appris que toute chose commençait pour se terminer... Et la durée de ce moment délicieux, le destin avait décidé de se jouer d'un petit garçon naïf qui ne se rendait guère compte de sa prétention. Si quelqu'un ou quelque chose, tirant les ficelles de sa vie, le veillait d'en haut et qu'il voulu alors lui donner une leçon... cela avait fonctionné à merveille. Il ne faisait plus un pas désormais sans se demander lorsque son répit connaitrait sa fin et lorsqu'il serait de nouveau en proie à ces tourments. La réponse venait alors toute les nuits où casimment chaque soir, il était en proie à de nombreux cauchemars, de cruelles visions, terrible a voir, et dur à imaginer. Il voyait à chaque fois le paysage ardent de l'enfer, et chaque cri d'agonie et de supplices de rédemption l'assourdissant.

Finalement il redressa la tête, le regard toujours remplis de souffrance, mais qu'il parvenait à dissimuler comme à l'ordinaire. Il ne voulait pas refaire pleurer cette jeune fille juste parce qu'il se souvenait d'un élément tragique qui avait changé radicalement sa vie. Cela appartenait au passé, il se devait d'aller de l'avant et éviter de devenir passif comme son père. Il hocha la tête et posa sa main sur la sienne, l'eglobant totalement. Il la serrait doucement, sa peau était douce et légèrement froide. Il parla d'une voix lente et doucement:


Oui... c'était une fille bien... attentionée, souriante... Un véritable amour...

Il sentit une boule se former dans sa gorge. Il n'avait pas l'habitude de parler de sa famille ni même des évènements qui lui fut arrivé à quelqu'un. Voyant dans tous les visages du pensionnat une figure impassible et s'en foutant vraiment des problèmes d'autrui. A vrai dire, il les comprenait dans un certain sens vu que c'est ce qu'il faisait d'une manière ou d'une autre. Il regard la présidente du coin de l'oeil et se forçat à garder une mine neutre. Il prit une respiration profonde et regarda finalement la jeune fille, plongeant son regard dans le sien. Il fallait qu'il trouve un autre sujet de conversation. Sans qu'il s'en apperçut il avait aggripé fortement la main de la jeune fille.

Euh... quel est ton prénom? Tu connais le mien mais pas moi... ou si tu veux je peux continuer à t'appeller "présidente" si tu préfère.
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MessageSujet: Re: Caress the tales and they will dream you real (LIBRE)   Caress the tales and they will dream you real (LIBRE) Icon_minitimeLun 12 Déc - 20:46

J'avais toutefois appris, pour le peu d'expérience que j'avais eu, mais surtout dans les livres et les films, que j'avais inconsciemment associés à la vie réelle, aux événement de tous les jours, que ceux qui pleurent ne sont pas toujours ceux qui ont le plus mal. Bien souvent, les gens qui souffraient le plus étaient ceux qui gardaient toute la douleur à l'intérieur, comme pour l'empêcher d'exploser, de s'extérioriser et de leur faire perdre le contrôle. C'était là la plus grande peur humaine: celle de perdre contrôle de ses émotions, de la réalité, des événements de tous les jours qui paraissaient ternir cette vie si lumineuse. Les malheureux luttaient pour trouver une parcelle d'espoir à laquelle s'accrocher, de laquelle user pour se hisser vers le haut et ne plus jamais souffrir d'être tombé si bas. Ils cherchaient une raison de sourire et de donner leur maximum à chaque jour. Je décelais un peu de cette lutte en Kyo. Il semblait chercher mille et une raisons de ne pas être triste, de ne pas pleurer son passé ou les gens qu'il avait perdu. Il semblait chercher chez les gens une faiblesse semblable à la sienne, sans dévoiler ses propres secrets. Étrangement, à cet instant, je n'eus pas conscience d'à quel point je tentais de deviner la personnalité des autres par une première rencontre. Pour moi, c'était naturel de voir au-travers de la forteresse de glace que ce jeune homme s'était créée autour de lui. Je ne réaliserais que plus tard que c'était chose anormale de deviner comme cela les sentiments de ceux près de moi. De voir les vrais mots cachés derrière les faux-semblants. Une qualité, ou un défaut? Aujourd'hui encore, je ne parviens pas à décider... Ce que je sais, c'est que cette capacité que j'avais a su influencer bien des choses par la suite...

Néanmoins, revenons à cet instant - celui où un grand garçon, presque homme, dont les vêtements ténébreux vieillissaient encore l'âge, tenait la main d'une fille toute menue, tout de blanc vêtue, comme s'il s'agissait d'une bouée de sauvetage. Je décelais à l'instant sa lutte intérieure pour garder le contrôle. Le seul indice de son chagrin était la façon dont il englobait ma main de la sienne. Il parla soudain, d'une voix mélancolique, triste, pleine de souvenirs et de douleur. J'ignorais ce qui était arrivé à sa soeur. Mais je me doutais qu'il s'agissait de bien plus que le simple fait de ne pas avoir revu sa famille depuis qu'il était à Moonlight. Je devais faire quelque chose! Ce n'était pas ma piètre démonstration de supposée compassion qui pourrait remonter le moral de Kyo à cet instant! Il fallait que je puisse faire comme lui... que je sache lui prodiguer de la force, comme lui m'en avait offert quelques instants plus tôt...

Il parla à cet instant, me demandant mon nom. Je me souvins que je ne le lui avais toujours pas dit! Il savait que j'étais présidente du Conseil Étudiant, mais sans plus. Je pris une grande inspiration, écartai une mèche rebelle de mes cheveux blonds qui bloquait mon regard, et dis, comme je l'avais déjà dit cent fois et comme je le dirais cent fois encore:

- Je m'appelle Alexia Roman, mais tu peux m'appeler Lexie.

On m'avait plusieurs fois fait remarquer que j'avais un air très assuré lorsque je disais mon nom. Pour ma part, je ne l'avais jamais remarqué.

Après ces simples mots, mes yeux cherchèrent ceux de Kyo. Je me souvenais de leur couleur, leur bleu d'eau claire, dans lesquels se dessinaient toutes les nuances, comme s'il portait en permanence des lentilles. C'était une teinte magnifique, selon moi du moins. Toutefois, pour le moment, son regard était toujours assombri par une certaine tristesse. Je compris qu'il avait cherché à détourner l'attention de son chagrin. Une partie de mon coeur se révolta à cette idée. Il n'était pas obligé de fuir sa peine! Il n'avait pas à jouer les durs à cuir incapables de démontrer la moindre parcelle d'émotion! Sans réfléchir, toute gêne disparue de mon cerveau, je libérai ma main de la sienne et enroulai mes bras autour de sa tête, le serrant contre moi avec force. Les mots luttaient pour sortir de ma bouche, cherchaient à s'exprimer tous les uns à la suite des autres, sans cohérence. Je luttai durant un moment pour trouver ce que je lui dirais. Quelle phrase prononcée resterait en sa mémoire. Les mots, malgré le fait qu'ils soient volatiles, étaient dotés d'un pouvoir incroyable. Ils pouvaient sceller le destin des gens, les faire pleurer ou sourire, les rendre forts ou les briser à jamais. Il pouvait s'agir d'une arme, ou d'un fléau, d'un outil de paix ou de guerre. Ceux-ci changeaient tout. Changeaient le monde.
Et moi, Lexie Roman, je devais faire fondre les barrières de Kyo, avec seulement quelques mots.

- Tu n'as pas à dissimuler ta tristesse, chuchotai-je à son oreille. Tu n'as pas à faire semblant d'être fort, que ce soit par orgueil ou pour ne pas m'inquiéter. Tu ne le dois pas. Pleurer n'est pas une faiblesse, tu l'as dit toi-même. Aimer ne l'est pas non plus... L'amour que tu éprouvais pour ta soeur était, et est toujours si puissant qu'il serait monstrueux d'en rire. Tu as le droit d'être triste. Et, si tu l'es, je suis en devoir de t'aider, tout comme tu l'as fait pour moi...

"Et tout comme je voudrais le faire pour toi." Ces derniers mots restèrent bloqués dans ma gorge. Qu'est-ce qui les avait empêchés de sortir? L'orgueil, justement? Celui que je venais de discriminer à l'état de bagatelle? Ou alors était-ce la peur, de sa réaction, de ce qu'il penserait? Je ne le savais pas. Ce que je sais, en revanche, c'est qu'une grande vague de regret m'assaillit par la suite. J'aurais souhaité pouvoir exprimer mes sentiments...
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Kyo Bachiatari

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MessageSujet: Re: Caress the tales and they will dream you real (LIBRE)   Caress the tales and they will dream you real (LIBRE) Icon_minitimeMar 13 Déc - 15:49

La jeune présidente s'appellait alors Alexia Roman. Avec son accord, il pouvait même l'appeler Lexie. Il retint ce nom, joli à dire, il le pensait. Soudain Lexie passa ces bras autour de la nuque de Kyo. Ce dernier fut surpris mais se laissa faire, ne voulant pas qu'elle se blesse. Sa tête se retrouvait serrée des ces petits bras contre son corps frèle. Il ne comprit pas pourquoi, jusqu'à ce qu'elle lui dise: elle avait remarqué la lueur triste de son regard, elle avait repéré les maux et les tourments qui someillaient en lui, bien que se ne fut pas dans son exactitude, mais elle avait conscience de la part de tourments dont était en proie Kyo. Il se souvenait bien qu'il avait dit que pleurer n'était pas une faiblesse, d'ailleur s'il put verser une larme, il en aurait versé un océan... hors depuis ce jour, même en y revoyant la scène dans ces moindres détails, il n'arrivait pas à pleurer. Il ne fixait que le tissu blanc de la robe simple de Lexie, contre laquelle sa tête fut collé. Il se concentrait sur la force que mettaient les bras de Lexie pour le serrer contre elle. Il devina bien vite qu'elle avait quelque chose d'autre à lui dire. Il en doutait un peu, en même temps dans ce cas même le doute n'était plus permis. Il resta silencieux, pensif. Il ne pouvait pleurer, mais il pouvait lui conter tout ces mots et se confier à elle. Cela ne le débarassera peut-être pas de ces cauchemars, ni ne le rammènera ces temps de bonheur infini... d'ailleurs, même s'il lui était proposé de changer le cours du temps, il l'aurait refusé. Il n'aurait pas voulu changer le destin pour connaitre des maux encore plus cruels que ce qu'il lui arrivait. Et puis, il ne voulait pas voir disparaitre les bribes d'amitié qu'il avait put tisser ici... de ce moment si doux où il se retrouvait de nouveau dans les bras de quelqu'un, savoir que se fut Lexie lui rappelais d'avantage sa soeur. Il hésitait à lui narrer son histoire, elle risquerait de pleurer encore. Il fini par défaire lentement l'étreinte accueillante de la présidente. Il la regarda droit dans les yeux de son même regard, et secoua lentement la tête de gauche à droite.

Je crains que tu ne pourrais malheureusement pas m'aider... Ma mère, celle qui pour une raison qui m'échappe m'empêchait de faire des cauchemars en veillant sur moi avant que je ne tombe dans un profond sommeil; elle est morte, atteinte d'une forte fièvre lorsque j'avais treize ans... Il y avait une tempète de neige, personne ne pouvait entrer ni sortir... elle n'avait aucune chance et elle le savait... elle m'a fait promettre de veiller sur mon père qu'elle aimait beaucoup et qu'il l'aimait autant, et sur Yumi... ma petite soeur qui avait alors huit ans...

Il chercha sa respiration. Cela ne le fit guère pleurer, mais il ne fut pas insensible à la douleur immense qui empognait son coeur a chaques fois qu'il relatait ce souvenir encore frais dans sa tête. Il réentendait sa voix cristaline, revoyait son beau visage... même sa voix comparable à un soupire quand elle lui fit faire cette promesse. Il avait pleuré à chaude larme lorsqu'il avait compris que sa mère dormait et ne se réveillerait jamais au contraire des jolis contes de héros et de princesses vivants heureux pour toujours... Toujours n'existait pas, il l'avait appris à deux reprises. Il compris que toujours n'était pas "infinité"... mais bien "jusqu'à la fin". Il tournait la tête, baissant le regard. Il avait honte, s'apprettant à avouer la promesse qu'il n'avait pas pu tenir.

Mon père a sombré dans l'alcool... mais jamais il n'a été violent envers nous. Par contre le voisinage ne nous voyait pas d'un bon oeil pour ce fait, les ragots ont vite courru. Un jour ma soeur vient me voir, les larmes aux yeux... elle avait découvert que son petit copain était sorti avec une autre et que les mots doux s'étaient avérés être des mensonges... Alors j'ai retrouvé ce gars, je l'ai coincé dans une ruelle, je l'ai rué de coups... Je lui ai dis de disparaître... Mais il faisait partie d'une bande... Un jour la bande m'a coincé à mon tour dans une ruelle... j'ai reçu des coups mais je m'en foutais, mes pensées se tournaient vers Yumi... jusqu'à ce qu'elle débarque et s'interpose... a cause de moi... a cause de moi... Elle a été battue à mort... Je tenais sa main fermement quand elle m'a quittée... Je la tenais toujours. Je la tenais encore pendant le transport à l'hosto... jusqu'à ce que l'on me l'arracha des mains pour l'ammener dans une chambre... J'avais pleuré, j'avais hurlé tout l'air de mes poumons quite à m'en bruler la gorge, mon corps était lourd... tout le monde me regardait comme un étranger se tournant en ridicule... depuis ce jour je n'arrive plus à pleurer et je fais des cauchemars toutes les nuits, je ne dors pas bien...

Il entrecroisa ces doigts, ces lèvres bougeaient nerveusement sous le coup de la douleur poignante qu'il pouvait resentir sans pouvoir le montrer si se n'est que par son regard et le moindre détail de son visage. Il respira longuement, gardant la tête baissée, ayant alors peur que Lexie ne le voit mal pour l'avoir faite pleurer ou pour lui avoir raconté toute une histoire comme si je l'y avais mélé... Mais il était nécessaire pour lui de le préciser, de se confier car de larmes il ne pouvait en lacher... s'il n'avait seulement dit qu'il n'arrivait pas à pleurer, il serait surement passé pour un menteur.

Gomenasai... Je ne voulais pas te faire perdre ton temps à écouter ma pauvre suite de souffrances... je ne voulais pas sur enchérir ton lots de souffrance... moi qui t'ai calmé il y a un instant...
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MessageSujet: Re: Caress the tales and they will dream you real (LIBRE)   Caress the tales and they will dream you real (LIBRE) Icon_minitimeMer 28 Déc - 21:57

Le monde, la vie, la destinée, c'étaient des choses si cruelles, dénuées de compassion et d'humanité. Lorsque quelqu'un, déchiré de toute part s'effondrait en pleurant, et en suppliant, s'il-vous-plaît, faites que tout s'arrête enfin, qui l'écoutait...? Qui le prenait en pitié, hormis les pauvres vivants victimes de la même injustice? Pourquoi est-ce que certaines personnes souffraient plus que d'autres? Dans ma grande naïveté, moi, je souhaitais que tout le monde soit heureux. Je passais mon temps à m'en faire pour les autres depuis toujours. Enfant, j'avais pour habitude, après avoir demandé le nom et l'âge d'une nouvelle personne que je rencontrais, de lui demander s'il était heureux. Cette question étonnait tout le monde, mais moi, du haut de mes cinq ans, je m'inquiétais sincèrement du bonheur des autres. Cela n'avait pas changé. Le malheur et la tristesse de Kyo, en cet instant, me brisaient le coeur. Lorsqu'il se défit de mon étreinte pour planter son regard aussi bleu que le ciel dans le mien, et pour me conter son histoire déchirante, je crus que je ne parviendrais jamais à retenir les larmes de compassion qui perlaient dans mes yeux. J'essayais d'imaginer Yumi et son frère, prisonniers dans cette ruelle... Bien sûr, il allait sans dire que le jeune homme devant moi avait commis une erreur. Il aurait dû laisser sa soeur faire le deuil des mensonges de son ex sans chercher vengeance. C'était la chose logique à faire, néanmoins, je ne pouvais le blâmer d'être devenu furieux... À partir de là, les choses avaient dégénéré, parce que peu de gens comprennent l'importance et la nécessité du pardon. Parfois, je me disais que si tout le monde prenait soin d'aider une personne à devenir gentille et bonne, le monde entier s'en porterait mieux... J'aurais voulu être là, pour aider Kyo, à ce moment-là...

Lorsqu'il eut terminé de tout raconter, je constatai que ses lèvres tremblaient violemment. Il baissa la tête, mais malgré cela je pus voir que tout son corps était secoué de sanglots incontrôlables. Je dus me faire violence pour réprimer les miens. Sa tristesse me touchait incommensurablement, me serrait le coeur. Il s'excusa soudain de m'avoir confié tout cela, alors que j'étais enfin parvenue à me calmer. Cette réaction me révolta un peu: comment osait-il s'excuser de me confier quelque chose qui lui pesait aussi lourd? Comment pouvait-il se reprocher de s'appuyer, ne serait-ce qu'un peu, sur quelqu'un d'autre, rien qu'une fois? J'étais beaucoup trop gentille pour me fâcher contre lui, mais je n'en passai pas loin. À la place, j'inspirai longuement pour me calmer, et dis doucement:

- Tu n'as pas à t'excuser, Kyo. Au contraire, je crois que c'est un grand honneur pour moi que tu te confies à moi...

Je ne savais plus quoi dire. Bloquée, tout simplement. Je n'avais pas eu suffisamment d'amis pour me considérer douée dans l'art de réconforter les autres. En fait, pour tout dire, j'y étais plutôt maladroite... Avec hésitation, je posai ma petite main sur son épaule, attendant une suite, une réaction...

(Plus d'inspi --")
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MessageSujet: Re: Caress the tales and they will dream you real (LIBRE)   Caress the tales and they will dream you real (LIBRE) Icon_minitimeJeu 29 Déc - 20:16

Les paroles de la jeune filles furent comme un ruisseau qu'il aimait regarder étant enfant. Ce genre de paysage singulier, pur, unique; tout un équilibre reposant pour tout ces sens. La vue apaisée par l'eau transparente s'écoulant lentement, l'ouie dormait sur le ruissellement doux du petit cours d'eau, cette eau fraiche qu'il utilisait pour s'essuyer son visage plein de sueur lord des étés terribles... Au final, Lexie lui paraissait comme le fragment d'un passé brisé en mille morceaux qu'il ne parviendrait pas à reconstruire, ou alors les chances de le faire en furent minces.

Par ces mots elle gratifiait Kyo, considérant que le fait qu'il se soit confié à elle fut un honneur pour la jeune fille. Il ne voyait pas où était l'honneur là dedans, il n'était pas le seul de ce pensionnat à avoir vécu des moments difficiles. Il songeait souvent que ceux qu'il croisait dans les couloirs avaient dû vivre des expériences bien pires ou similaires à ce qu'il avait vécu. Il pouvait lire ce désir de cacher les faiblesses dans les yeux de tous... Il était bien placé pour savoir que tôt ou tard, à force de les renier, les origines viennent hanter les gens, ceux-ci ayant honte ou simplement peur de les vivre à nouveau pour telle ou telle raison. Qu'importe sur quels mensonges le monde est bâti; un jour, la vérité éclatera, tout le monde pourra voir dans le regard de son voisin, une clarité limpide, qu'importe si la pensée fut obsène ou pleine de bon sens... le mal et le bien existent certes... mais leurs frontières sont très vagues.

Kyo la regarda du coin de l'oeil alors qu'il sentait la main de la présidente sur son épaule. Il venait d'avoir la preuve que les rumeurs et ragots dis à propos du comportement snob et détestable des membres du conseil des élèves n'atteignait pas cette "blanche colombe". Elle au contraire se souciait bien peu de son apparence comme le voulait son prestige, son rang, cette fausse image que se projetait les autres d'elle. C'était peut-être pour cela qu'elle pouvait faire l'objet du phénomène de la "tête de turc". Il ne voulait pas qu'elle vive ainsi continuellement, car à trop se soucier du bonheur des autres, elle risquerait de se perdre elle même... cette simple pensée l'inquietait mais il ne le montra pas. Il ne fit que sourire discrètement, réfléchissant à ces mots pour ne pas la vexer, elle qui comme lui ne semblait pas à l'aise en société. Elle bafouillait peut-être quelques mots, même si la timidité et/ou l'orgueil la stoppait dans certaines de ces phrases en suspent... Kyo par contre pouvait la lire comme s'il s'agissait d'un livre ouvert. Comment? Par le toucher, par la vue et par l'ouïe: cette main qui cherchait à dire ce que les mots ne pouvaient traduire dans une langue, ces expressions de visages à la gorge et aux yeux, et enfin l'écoute de sa voix étreinte à chaque fin de phrase. Il avait une idée de ce qu'elle voulait lui dire réellement, quel fut sa véritable intention... Mais il ne la prendra pas de court, elle risquerait d'être interloquée et perdue. Dans ces cas, il savait très bien que les sentiments entraient en confrontation avec la raison lorsque ces premiers devenaient de plus en plus fort. Ce qu'il faut alors c'est que la personne soit honnête avec elle même, prête à accepter, génante ou pas, de la nature de ces sentiments. S'il lui disait directement qu'il savait ce qu'elle avait sur le coeur, l'effet serait similaire au réveil brutal d'un somnanbule, elle risquerait de paniquer et de s'éloigner... mais il tenait trop à elle pour laisser cela se produire. Il lui sourit donc.


Non... sa a été un honneur que tu m'ai écouté... je n'ai parlé de mon histoire à personne d'autre, pas même à mon colocataire... merci.

Il resta pensif un moment. Il se remémorait qu'avant d'être sur ces genoux, la présidente étouffait de sanglots au beau milieu de la bibliothèque. Il se demandait encore si se fut à cause de son opération "cotisation" pour de meilleures chambre qui n'avait pas marché. Il faut dire qu'à part tenter de dormir et aller en cours assomé par le sommeil, il ne s'était pas donné la peine de s'informer. S'était-il passé quelque chose d'important? La présidente avait-elle rassemblé assez de fond pour des écrans plasma et des PS3, ou cette opération fusse-t-elle un échec? Il pencha la tête, replongeant une nouvelle fois son regard dans le sien.

Mais toi... pourquoi as-tu sangloté? Si c'est pour ton projet de PS3 et écrans dans les chambres, désolé... je n'ai pas des masses de monnaie sur moi, à peine de quoi manger avec la pension... Mais si tu y tiens je peux t'aider, je ferais de mon mieux pour trouver un moyen de rassembler assez de fonds! Ce n'est pas la peine de t'inquiéter pour ça...

A ces mots, il frotta sa main dans ces cheveux, tentant de lui faire oublier tant bien que mal la tristesse de son histoire et les tracas de la présidente... arborant une première fois depuis un moment, un sourire de joie, non forcé.

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Lexie Roman
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MessageSujet: Re: Caress the tales and they will dream you real (LIBRE)   Caress the tales and they will dream you real (LIBRE) Icon_minitimeVen 13 Jan - 23:12

«Stay by my side until it all goes dark forever
When silent the silence come closer»


Je me souvenais du jour qui avait véritablement changé ma vie - celui qui, inexorablement, m'avait donné la sensation que mon être en entier basculait, entraînant ses certitudes dans le néant et me laissant sans repère, sans idée, seule. Ce jour où j'avais aperçu tous ses adolescents, dans cette école publique, chacun différent, distingué, avec ses amis, sa façon d'être, de réagir, de rire. Où chaque personne avait SA personnalité. La mienne m'avait donné l'impression d'être tellement fade en comparaison avec les leurs. Je m'étais sentie tellement seule et à part, parce que je ne connaissais rien de ce monde, parce que je ne connaissais rien de ces gens, rien de la façon dont on s'intégrait dans cette si grande chaîne. Moi, encadrée de mes parents à l'air soudainement ennuyeux et austère, avec mes cheveux blonds d'enfant et ma petite robe blanche, j'avais eu l'impression que ces gens, sans que je les voie, avaient parcouru des kilomètres et des kilomètres de plus que moi. Comme si le temps m'avait isolée dans une bulle pour que les autres avancent pendant que moi, inconsciente, je demeurais dans mon petit monde. Lorsque j'avais tenté d'en parler à ma mère, elle m'avait répondu que je ne manquais rien, que les adolescents de cette école étaient tous drogué, acros au sexe et bourrés d'hormone. Ces termes, je les entendais pour la première fois, et jamais plus je ne les ai entendus. Pourtant, ils sont demeurés gravés dans ma mémoire. Ç'avait l'air grave, et mauvais. Ça n'avait pas l'air de quelque chose que je voulais vivre, moi. Ces mots faisaient surgir en moi l'image d'une fosse dans laquelle ces jeunes seraient tous, agissant sauvagement. Pourtant, je ne pouvais oublier leur fierté et leur prestance...

En regardant Kyo, ce souvenir resurgissait, clair et net. Il était exactement le genre de jeune homme que j'avais observé avec envie. Grand et imposant, tout de noir vêtu, et pourtant inébranlable. Lui, cependant, ne possédait pas la note de défi de ceux que j'avais aperçu à la polyvalente. Il n'en restait pas moins fier. J'admirais cette force qui se dégageait de lui, comme s'il n'était intimidé par personne, comme si, même si tout le monde le fixait, il continuait de vivre sa petite vie, indépendamment des autres. Je ne possédais même pas la force nécessaire pour faire cela... je ne l'avais jamais possédée, moi qui toujours avais accompli à la lettre les souhaits de mes parents, pour les rendre fiers de moi, heureux de m'avoir comme fille, moi, Lexie Roman. Persuadée qu'en continuant mes efforts ainsi, ma vie serait complète et parfaite. Cette vision, à l'école, avait tout bouleversé. J'ai compris ce jour-là que mon attitude de chien battu, ou d'autruche à la tête dans le sable, était bien idiote comparé à la leur. Pourtant, je n'avais pas le courage de décider de devenir comme eux. J'avais continué ma petite vie, en priant pour que cela soit suffisant, et en sachant, au fond de moi, que cela ne le serait pas. Mais je ne me sentais pas digne d'eux. Pas digne des adolescents normaux aux styles flamboyants.

Kyo m'avoua à ce moment qu'il n'avait confié son histoire à personne, même pas à son colocataire. Je tentai de ne pas le laisser paraître, pourtant ces paroles me touchèrent grandement. Cela signifiait qu'à ses yeux, je valais plus que bien des gens. J'avais vu ces gens qui circulaient dans l'école - un grand garçon aux cheveux de neige et aux yeux de rubis, un jeune avec un cache-oeil, cette fille aux cheveux rose et mauve, celui qui devait être son frère, peut-être même son jumeau - et jamais il ne m'aurait effleuré l'esprit un instant que le regard de l'un d'entre eux se pose sur moi. Je me pensais trop insignifiante pour cela... Pourtant, Kyo, lui, s'était arrêté alors que je quêtais de l'argent pour installer ces fameuses PS3 dans les chambres. Lui venait de me sauver de l'embarras alors que je pleurais comme une fillette mon malheur. Et lui m'avait confié son passé, comme si nous étions amis depuis toujours, comme s'il jugeait que moi plus que quiconque d'autre était digne de sa confiance. Émue, je ne trouvai rien à répondre, et le silence qui plana à cet instant, je tentai de lui faire avoir tellement plus qu'une simple absence de mots. Pour la première fois, je voulais que quelqu'un sache ce que je ressentais, au plus profond de moi.

Finalement vint la question embarrassante à laquelle je n'avais pas du tout envie de répondre: pourquoi pleurais-je ainsi alors qu'il était arrivé? Ma vision se voila de noir à cet instant, comme pour me rappeler l'immensité du pacte que j'avais scellé. Oui, j'avais coulé ma destinée dans le ciment, et certainement pas pour le mieux. Encore une fois, j'avais été incapable de combattre l'autorité. La voix de l'Ombre m'avait parue si impétueuse, si intimidante, que je n'avais osé prendre le camp qui vraiment me convenait, celui de la Lumière. Non, à la place, j'avais offert mon serment à celle que je détestais. J'ignorais ce qu'il exigerait de moi, mais la peur s'empara soudainement de moi lorsque je songeai à l'éventualité qu'il faudrait peut-être, un jour, faire du mal à Kyo. Le regard rempli de détresse, je cherchai du réconfort dans ses yeux si pâles. Nos regards se croisèrent un millième de secondes, et je vis le magnifique sourire qu'il abordait s'effacer en un clin d'oeil.

La culpabilité me donna un pincement au coeur. Qu'étais-je en train de faire? Étais-je vraiment en train de supplier Kyo de me sortir d'une impasse dans laquelle je m'étais moi-même plongée? Mon orgueil reprit le dessus, et, me forçant à sourire, je répondis:

- Oui... le projet ne s'est pas vraiment déroulé comme je l'avais prévu... je crois que je vais devoir abandonner, et cela me déçoit.
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MessageSujet: Re: Caress the tales and they will dream you real (LIBRE)   Caress the tales and they will dream you real (LIBRE) Icon_minitimeDim 15 Jan - 8:06

Lexie demeurait silencieuse, en proie à ces propres pensées. Des pensées véridiques, tranchantes comme des lames de rasoirs. Kyo songeait que c'était à cause de cela qu'elle ne parlait pas. Peut-être se trompait-il alors qu'il observait le moindre trait de son visage. Quand il lui avait demandé la raison de son chagrin, elle était restée de marbre, semblant résister à l'envie de dire ce qu'elle avait sur le coeur. Il trouvait cela un peu exagéré si ce n'était que pour le plan des PS3 qui n'avait pas marché. Il y avait surement un autre tracas qui la tourmentait, plus que ce vulgaire soucis qui serait vite rattrapper. Il pouvait lire la détresse dans ces yeux, sa respiration à moitié coupée qui retenait le moindre mot au plus profond de sa gorge. C'est avec un petit sourire qu'elle affirmait que le projet n'avait pas volé haut. Il ne pouvait que confirmer intérieurement que cet échec était le cadet de ces soucis, qu'elle était préoccupé par un problème d'une toute autre ampleur. Il voulait la libérer de ce fardeau qui lui pesait sur le coeur. Mais elle ne semblait pas résignée à en parler, surement par la présence d'une épée de Damocles présente au dessus de sa tête. Il ne l'avait jamais vu comme ça. Son souvenir d'elle quand elle quètait dans les couloirs du pensionnat, elle semblait perdue dans un monde vaste et indifférent de la moindre émotion, n'accordant guère d'importance à une petite voix qui serait capable de changer le cours des choses si on lui laisse sa chance. Il avait appris en histoire que les conflits dépendaient de la volonté d'un seul homme. Il restait toujours pensif à cette phrase qui n'avait pas trouvé de sens auprès des autres, mais bien une signification pour l'étudiant. Il lui pris alors la main, comme pour la réconforter comme il le faisait avec sa soeur.

Ma mère a dit : "Si une porte est fermée, il y a toujours une fenêtre d'ouverte." Je suis sur que tu trouveras un autre projet pour rendre le pensionnat meilleur, et celui là aboutira, je m'en assurerais cette fois-ci...

Il retira brièvement sa main avant de prendre un stylo dans sa poche et lui prit la main avant d'écrire dans la paume de celle-ci, n'ayant pas de feuilles sur lui, son numéro de cellulaire. Il se souvenait de cette tactique, alors qu'il avait regardé un film en classe d'anglais. Un couple qui flirtait, s'échangeaient leur numéro de téléphone de cette façon ; l'idéal américain des productions d'Hollywood. Mais il en avait profiter pour observer les façons d'être de ces protagonistes ainsi que la particularité qu'ils avaient de graver leur amour dans l'écorce d'un arbre. Au pays, les émissions qu'il avait regardé étaient souvent des super sentai dans les shows pour enfant. En effet, il n'avait plus regardé la télé depuis la mort de sa mère et s'était mis à la lecture, comme pour perpétuer son souvenir. Se souvenant qu'avant, il avait rêvé de sauver le monde à bord de son robot géant et de combattre tout les méchants... aujourd'hui il ne pouvait qu'en rire devant l'innocence des paroles qu'il avait proféré tout haut, bien que ces parents en demeuraient ravi de son enthousiasme dantan...

Je sais que ce n'est pas ce projet qui te chagrine le plus... tu as le droit de le garder pour toi, même si je ne te le conseille pas. Si tu veux, tu peux me le dire maintenant, ou plus tard, je suis souvent disponible...

Il regarda à gauche et à droite puis chuchota à l'oreille de la présidente craignant qu'elle ne le prenne guère plus comme un piètre vagabond.

En fait je crois que j'allais profiter de la bibliothèque pour dormir, en espérant que je ne ferais pas encore de cauchemars.

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MessageSujet: Re: Caress the tales and they will dream you real (LIBRE)   Caress the tales and they will dream you real (LIBRE) Icon_minitimeMar 17 Jan - 1:25

J'avais beau l'observer, encore et encore, jamais je n'avais rencontré dans ma vie quelqu'un qui ressemble ne serait-ce qu'un peu à Kyo. Il était quelqu'un de très franc, de très ouvert, qui n'avait pas peur de dire ce qu'il pensait et vivait, ce qu'il ressentait et ce qu'il était. Depuis ma plus tendre enfance, j'étais bercée dans l'idée qu'à moins qu'il soit question de vie ou de mort, mes tracas, mes rêves et mes objections n'étaient que poussière. Que ces choses ne valaient pas la peine d'être considérées ou développées, ou encore ressassées jusqu'à les avoir complètement apprivoisées. Que ces émotions superflues, qui nous empêchaient de faire ce qu'il fallait faire, ce que nous devions accomplir, devaient à tout prix être écartées et oubliées. Moi, je n'étais jamais parvenu à oublier. J'avais toujours ce grand vide dans ma poitrine, je le traînais inconsciemment. J'avais souvent eu l'impression d'être étouffée par la pression, celle d'être toujours parfaite, celle de toujours m'habiller et me comporter de façon sage. Ce fardeau sur mes épaules dont je n'avais même pas conscience... Tout le contraire du jeune homme devant moi. Vêtu de noir, aux cheveux de jais et aux yeux clairs et limpides comme l'eau, il représentait mon antithèse parfaite. Une enfance joyeuse, soudainement déchirée par un malheur, mais une existence portée par le courage de continuer, et de garder la tête haute malgré la peine, sans pour autant la renier. Ce que je réaliserais beaucoup plus tard, c'est que je viendrais à envier ce jeune homme. Que, de lui ou de moi, celui qui sortirait le mieux des combats à venir, ce serait lui sans conteste. Je risquais, pour ma part, de me briser à jamais, à cause de ma faiblesse et de mes trop nombreux non-dits. Ils représentaient ma plus grande faiblesse...

J'étais toujours absorbée par mes pensées quand Kyo me prit la main et me parla de sa voix calme. J'écoutais ce qu'il disait, mais je peinais à l'analyser, car tout mon être était concentré sur ma paume dans la sienne. Il avait les mains douces... je ne me souvenais plus de la dernière fois où on m'avait pris la main. Je devais avoir... quatre ans? Cinq? Je ne savais plus. Mais ce contact réveillait une douce nostalgie en moi, en même temps qu'un incommensurable réconfort. Un fugace sentiment de déception m'atteignit ensuite, alors qu'il rompait le contact pour sortir de sa poche un stylo. Il écrivit son numéro de cellulaire sur ma main.

Numéro... de cellulaire...?
Mais, je n'avais pas de cellulaire!

La panique m'assaillit aussitôt. Que devais-je dire? Devrais-je lui avouer que je ne connaissais rien de plus à la technologie que la bonne vieille télévision, et que j'étais même incapable de me débrouiller sur un ordinateur? Lui annoncer qu'il ne lui servait strictement à rien de barbouiller ainsi ma main pour quelque chose qui s'effacerait au bout de trois douches et que je ne pourrais jamais utiliser de quelque façon? Évidemment, mon orgueil - que je commençais à trouver singulièrement déplacé - m'empêcha de dire une telle chose. Je me mis à réfléchir. Je n'avais plus d'argent, même plus un sou. Je ne pouvais donc pas m'en acheter un! D'ailleurs, à ce sujet, je ne savais même pas s'il était possible d'acheter un cellulaire sur cette île! C'était aussi un sérieux problème, mais le cadet de mes soucis pour le moment. Je fixai Kyo tendis qu'il terminait d'écrire le dernier chiffre sur ma paume, et m'attendris momentanément. Un petit sourire se dessinait sur le coin de sa bouche, il semblait très heureux de m'offrir un moyen de communication entre nous deux. Me sentant coupable, je cherchai vainement une solution à mon épineux problème, mais, à ce moment, il releva la tête, et me dit ces mots gentils auxquels je ne trouvai rien à répondre. Il avait manifestement deviné que mon trouble de tout à l'heure ne venait pas de ma levée de fonds... Cela ne me rendit que plus démunie et triste. J'aurais été bien heureuse de partager quelque chose avec lui, comme on fait avec un vrai ami...

Mais, encore une fois, mon interlocuteur trouva le moyen de chasser mes pensées noires. Il regarda à droite et à gauche, comme un voleur ou un commère craignant d'être pris en flagrant délit de... vol ou de commérage tiens, puis se pencha à mon oreille et me chuchota qu'il comptait venir ici dormir. L'absurdité de la chose m'apparut - je voyais dans ma tête un Kyo avachi sur un divan, ronflant de façon sonore avec un livre sur le ventre. Mes soubresauts d'amusement se transformèrent en véritables éclats de rire que je parvenais à peine à contrôler. L'image était trop saisissante, trop amusante, pour que je puisse me retenir! Mon hilarité dura plusieurs minutes, durant lesquelles je constatai que le jeune homme à mes côtés me fixait d'un air un peu ébahi. Cela ne faisait qu'attiser mon amusement, et je repartais dans une crise de fou rire. Ce ne fut que lorsque la bibliothécaire vint me faire de gros yeux furieux que je tentai de maîtriser ma voix pour la réduire à quelques ricanements discrets. Lorsque je sentis que je pourrais aligner deux phrases comme il fallait, je posai à nouveau les yeux sur mon nouvel ami, et me souvins, en un éclair qui me fit perdre mon sourire, de la totalité de ce qu'il avait dit plus tôt.

- Des cauchemars? m'enquis-je doucement. Tu en fais beaucoup?

Intérieurement, je réfléchis à la quantité de ces mauvais rêves que, pour ma part, je faisais. Je les comptais, tant ils étaient nombreux, et j'étais parvenue à établir une moyenne de trois par nuit environ. Il y en avait un que je faisais à chaque fois, je le savais, mais je ne parvenais pas à m'en rappeler. À chaque fois, je me réveillais en me disant «Je l'ai encore fait!» mais au fur et à mesure que les minutes s'écroulaient, le rêve glissait entre les pans de ma mémoire comme du sable entre les doigts d'un enfant. Au bout de quelques minutes, pas même la moindre image ne m'était restée. Je me demandais s'il en allait de même pour Kyo...
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MessageSujet: Re: Caress the tales and they will dream you real (LIBRE)   Caress the tales and they will dream you real (LIBRE) Icon_minitimeMer 18 Jan - 22:18

La présidente ne tarda pas à éclater de rire. L'étudiant en fut un peu gêné mais content de la voir sourire à pleine dent. Depuis qu'il était entré dans ce pensionnat, il n'avait pas vu grand monde sourire, même les groupes d'amis dont il passait souvent à proximité demeuraient neutres, gardant un air sérieux comme si cette vie de pensionnaire était un véritable drame aux enjeux vitaux. Kyo, lui, pensait qu'au pire, il pourrait toujours tenter de chercher des petits boulots dont il se contenterait pour vivre. D'ailleurs pour en revenir, il trouvait l'éclat de rire de Lexie vraiment adorable, bien plus beau que ces sanglots qui lui avaient déchiré le cœur. Elle lui rappelait de plus en plus Yumi, tantôt sanglotant, puis amusée par une farce typique... que Kyo avait fini par oublier après sa mort. Il aimait mieux à voir un sourire rayonnant sur ce visage digne de la beauté des poupées de porcelaines. Ce teint blanc auquel il voulut y poser la main, ces yeux bleus, qui reflétaient souvent la noyade dans un verre d'eau et torrents de larmes, lui faisaient envie. Il n'y avait pas à dire, Kyo ne se sentait guère gêné à ces côtés, enfin pas autant qu'il le serait en train d'adresser la parole aux divers groupes d'élèves présents dans le pensionnat. Peut-être trouvait-il en la présidente du Conseil une confidente qui ne le jugerait pas... non. Il ne la voyait pas ainsi, mais comme une amie à laquelle il tenait énormément.

La bibliothécaire vint lui faire remarquer qu'elle faisait beaucoup de bruit. Elle calma ces rires. Il lui sourit gentiment avant de perdre ce sourire alors qu’elle lui demandait s’il faisait beaucoup de cauchemars. Il restait pensif, que pouvait-il dire. Lui avouer les visions cauchemardesques dont il était sujet ? Lui dire que ce qu’il voyait chaque soir fut l’incohérence, l’angoisse et la violence ? Il voulait lui épargner cela. Lui parler de son passé l’avait peut-être émue mais si Kyo lui parlait de ces cauchemars, elle s’exposerait à de grands risques. Le cœur de l’étudiant battait à tout rompre, tenaillé par deux décisions difficile. Lui avouer l’origine de ces cauchemars risquerait de la faire peur et même de haïr Kyo dans le pire des cas, il ne le voudrait pas… et puis s’il devait l’avouer il mettrait non seulement sa vie en danger mais aussi celle de la jeune fille… et il ne voulait pas lui imposer ce fardeau. Il fut parcouru un instant de frisson, espérant de tout cœur qu’elle n’aurait rien remarqué. Il prit sa respiration, tentant de calmer son palpitant.


Je… j’en fais t-toute les nuits….

Il serra les dents, conscient qu’il venait de bégayer, songeant qu’elle allait tout de suite lui demander ce que ces cauchemars avaient en particulier. Il ne pouvait la permettre de poser cette question, au risque de ne pas pouvoir s’empêcher d’y répondre. Il se devait de trouver une parade et éviter de trop s’engager sur ce sujet. Comment faire pour être poli et dévier le sujet ? Au moindre faux pas, elle risquerait surement de le prendre mal. Son cœur ne cessait de battre à tout rompre, cognant à l’intérieur de son torse. Il prit une nouvelle inspiration, regardant la fille du coin de l’œil.

Je … Excuse moi je n’ai pas envie d’en parler… Mais dit moi ! Tu saurais me conseiller un groupe ? Tout le monde semble en avoir un mais je n’ai jamais trouvé celui qui me convenait vu qu’ils sont assez fermés… Vu que tu es … euh … présidente du conseil tu pourrais me conseiller ? AHAh un jeu de mot !

Un long silence eu court entre les deux élèves. Kyo ne savait pas quoi dire. A force de vouloir être trop poli et social aux yeux de son amie, il s’était tourné en ridicule, même passait pour un véritable boulet. Il s’en voulait, regardant la table fixement, voulant dire un truc sensé pour se rattraper. Ces joues chauffèrent soudainement et une boule se forma dans sa gorge alors qu’il s’apprètait à dire une vérité… mais de ce genre, il avait peur de la regardé, ayant peur de l’impact de ces mots. Il dit alors assez rapidement :

Tuasdebeauzyeux…
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MessageSujet: Re: Caress the tales and they will dream you real (LIBRE)   Caress the tales and they will dream you real (LIBRE) Icon_minitimeMar 31 Jan - 1:32

C'était une sensation étrange, que celle que je vivais en ce moment. Depuis que j'avais aperçu ces adolescents, à cette école publique si banale, et que j'avais intégré l'Académie, j'avais l'étrange sensation de faire du surplace, ou de tourner en rond, à voir. L'impression que quoi que je puisse tenter, quoi que je puisse décider de faire, l'ennui allait me poursuivre, s'accrochant à mes talons comme mon ombre, afin de ternir chaque moment où je croyais me reprendre enfin en main. Mais avec Kyo, c'était différent. C'était comme s'il chassait ce surplace que je semblais toujours faire. Comme s'il interdisait à quoi que ce soit de pourrir mes instants de bonheur. Avec lui, tout semblait clair, affûté, merveilleusement lumineux. Je me sentais comme une personne nouvelle, pleine de ressources, et peut-être même de merveilles. Je me sentais comme ces femmes dont on voyait la photo dans les magazines, celles au sourire rayonnant de confiance, envers elles-même et envers ce qu'elles transmettaient aux autres. On aurait dit qu'il était un simple jeune homme venu épousseter le bibelot terne que j'étais, pour lui redonner une âme et une vie. Jamais mon rire n'avait été aussi libre, aussi joyeux, sauf lorsque j'étais une enfant encore trop jeune pour que mes parents exigent de moi la perfection incarnée. Mes yeux se posèrent sur celui qui - je devais l'admettre- était mon seul ami. Lui, il n'exigeait rien de moi. Il ne s'attendait pas à de bonnes notes, à une prestance digne d'une ravissante princesse, ou à une beauté frisant l'ennui. La seule chose qu'il souhaitait que je sois, c'était «heureuse». Et moi, je l'aimais suffisamment pour ne lui souhaiter rien de moins - rien de plus.

Cependant, je perdis mon euphorie lorsque je vis sa réaction face à ma question sur ses cauchemars. Son beau sourire s'évanouit, et il sembla soudain pensif. Pourtant, je voyais la souffrance qu'il tentait de dissimuler derrière un je-m'en-foutisme assez raté. Elle me rappelait celle qui me prenait le coeur lorsque je songeais à mon pacte avec l'Ombre, et à la terreur que m'inspirait l'idée de me mettre à son service. Je sus, dès l'instant où il releva les yeux vers moi, qu'il ne me dirait rien. Même si je refusais de le montrer, cela me blessa énormément. Était-ce parce qu'il me croyait trop faible pour supporter une partie de son fardeau? Ou alors, il ne me faisait pas confiance? Il faut dire, j'avais bien tenté de le protéger moi-même en cachant mon allégeance. En allait-il de même pour lui? Je voulus dire quelque chose pour lui faire savoir que je voyais bien à travers son petit jeu, mais, étrangement, je n'y parvins pas. Ma voix semblait s'être à nouveau bloquée, comme pour refuser que je fasse une telle bêtise. Sagement, je décidai de ne pas insister. Après tout, chaque chose avait son temps. Et s'il s'agissait de quelque chose que Kyo désirait garder pour lui, qui étais-je pour le forcer à parler...? Toutefois, à ma grande surprise, il me répondit. De façon assez vague, certes, mais il me précisa qu'il faisait des cauchemars chaque nuit. Une lumière de compassion apparut dans mon regard. Il devait s'agir de quelque chose de drôlement affreux, pour que cela le taraude à ce point. Mais, avant que je ne puisse pousser ma réflexion plus loin, il changea de sujet, ce qui, évidemment, ne m'échappa pas. Il me parla des groupes de gens de cette école, d'à quel point ils semblaient fermés. Ah! Ce qu'il avait raison! J'avais moi-même tenté de m'intégrer avec quelques élèves de l'Académie, sans y parvenir. Il faut dire que le Conseil Étudiant avait assez mauvaise réputation dans l'école. L'escouade Anti-Snob, particulièrement, semblait très intimidante. Finalement, je m'étais retrouvée à demeurer seule. Je n'avais absolument pas découvert suffisamment de courage en moi pour aborder qui que ce soit.

«Eh bien, tu vois, moi-même, j'ai du mal à trouver avec groupe avec lequel me lier d'amitié. Ils sont si intimidants! J'ai l'impression que dès que je m'approche, l'air devient plus lourd, comme pour m'étouffer..

Nul. Vraiment nul. Jamais je ne pourrais lui dire une telle chose! Comment me verrait-il après cela? Comme une asociale sans amis, incapable d'approcher qui que ce soit sans prendre peur et s'enfuir en courant! Mais que répondre sinon? Je ne connaissais personne... Un long silence succéda aux paroles de Kyo, alors que je tentais bien vainement de trouver quelque chose à dire, n'importe quoi. Je sentais la rougeur me monter aux joues, je réfléchissais furieusement en jouant avec une mèche de mes cheveux blonds, les yeux résolument fixés vers le sol.

- Tuasdebeauzyeux…

La surprise écarquillant mes yeux, je relevai brusquement la tête, constatant que Kyo admirait lui aussi la jolie table de la bibliothèque sans oser relever la tête. Il avait également les joues rouges, un peu moins que les miennes, mais cela lui donnait un air incroyablement attendrissant. Je sentis une tendresse incommensurable monter en moi, alors que j'observais ce jeune homme qui paraissait d'ordinaire si droit et fier se recroqueviller sur lui-même, visiblement très gêné. Sans réfléchir, avec un sourire qui me donnait l'impression d'imploser, je m'approchai de lui, posai une main sur son menton et le forçai délicatement à relever la tête, pour le forcer à croiser mon regard.

- Merci, chuchotai-je doucement, espérant de cette façon dissimuler un peu cet embarras dans lequel il semblait avoir sauté les pieds joints.
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MessageSujet: Re: Caress the tales and they will dream you real (LIBRE)   Caress the tales and they will dream you real (LIBRE) Icon_minitimeMar 31 Jan - 20:50

Alors qu'il regardait le bois sombre de la table près de laquelle il fut, ayant peur d'avoir dit une bétise, il réfléchissait aux propos de la jeune présidente quant aux groupes. Il comprenait maintenant pourquoi elle n'avait pas cessé de fuir la première fois lorsqu'ils s'étaient rencontrés. Bien que présidente du conseil des élèves, elle avait la peur d'autrui... non, elle avait la peur des regards pesant sur elle. Il ne voyait que ça pour la mettre mal à l'aise. Qui ne serait pas affecté par le sentiment poignant d'un regard dans le dos. Il sentit le regret l'envahir, songeant l'espace d'un instant qu'il l'avait faite peur la première fois, conscient que son regard habituel était souvent dur. Lui aussi peinait pour trouver des amis. Il s'en était fait quelques uns au cour d'une rencontre fortruite. Mais les jours étaient passés, chacun appartenait à son univers, suivant inconsciemment le sens d'un engrenage parfait qu'il soupsonnait imaginé par le directeur du pensionnat. Qu'y avait-il de mieux que de voir des pions bouger sur un vaste échéquier... toutes les pièces ayant un rôle bien précis à jouer et une histoire qui lui est propre, défendant toute un roi... un but auquel l'on se fut accroché, et ce jusqu'au dénouement. Mais cet échéquier présentait une nouvelle dimension comme si chaque pièce cherchait à controler l'autre dans son entourage. C'était ainsi que fonctionnaient la plupart des groupes et des clubs du pensionnat. Le maître devient le pion et le pion devient le maître... mais dans ce cas qui fut le véritable maître de ce jeu sans fin et sans aucun sens? Les pensées de Kyo se résumeraient avec cette problématique pour le moins distordue. Il ne faisait que constater de la froideur d'autrui, tous ayant un but et un rôle bien précis, n'hésitant pas à se servir des proches pour atteindre leurs objectifs. L'entraide serait la meilleur option en théorie... mais qui sait combien de temps tiendra t-on sans tenir compte de ces propres intérêts. L'étudiant devinait déjà la durée.

Il sentit alors une main douce lui saisir le menton afin de lui faire relever la tête. Il se laissait faire, il fini par revoir les yeux azurés de Lexie. Elle souriait comme un ange qui l'accueillait loin des cauchemars incessant dont il était l'objet. Il ne sentait même pas ces joues chauffées de rougeurs notables. Il se sentait peut-être bizarre et n'avait pas l'habitude de cette sensasion qu'il avait cru disparue... mais cela ne le gènait pas. Toute pensée pessimiste, craintif de faire fuir la jeune fille en lui faisant peur, tout cela s'en était allé pour laisser place à une vérité qu'il n'aurait jamais cru possible. Il fini par sourire de lui-même comme pour répondre au sourire radieux de la demoiselle. Elle lui chuchota un petit merci. Il demeurait silencieux l'observant un moment. Il appréciait vraiment Lexie, car même quand il voulu cacher ces origines, il constata qu'elle n'était pas dupe et prête à écouter ces maux sans aucun jugement, comme il l'avait naturellement fait pour elle. Il n'y avait pas beaucoup de gens digne d'une telle confiance... et pourtant il en avait trouvé une, une qu'il ne voudrait perdre sous aucun pretexte y compris à cacher son identité... ayant peur de baisser dans son estime et de se faire hair, perdre un autre rayon de Soleil d'une manière encore plus pathétique que si se fut la mort qui fut venue la chercher. Finalement il lui prit doucement la main qui avait jusqu'à alors tenu son menton
.

De rien...

Il réfléchit encore un moment, cherchant ces mots. Il comprenait ce qu'elle avait voulu lui dire tout à l'heure, il comprit aussi pourquoi avait-elle joué aussi nerveusement avec ces cheveux.

Tu sais Lexie, il m'arrive aussi d'avoir peur, j'ai été regardé par tous comme un autochtone par plus d'une personne et même des proffeseurs... en plus tu es une personalité de l'école, se doit être bien plus insupportable pour toi... Mais n'en ai pas honte... après tout, t'es une chouette fille, le monde qui dénigrera ne sait juste pas qui tu es... ne s'est pas donné la peine de te connaitre...
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MessageSujet: Re: Caress the tales and they will dream you real (LIBRE)   Caress the tales and they will dream you real (LIBRE) Icon_minitimeMar 14 Fév - 0:41

Jamais auparavant je n'avais senti mon coeur battre aussi fort. Enfin, si, peut-être, alors que je regardais des films. Vous savez, parfois, lorsqu'on observe cette histoire unique, et que soudain bat dans notre coeur la certitude de faire partie, d'assister à quelque chose de tellement plus grand que nous? Cette sensation que même si on n'est pas grand-chose, ce qu'on est PEUT faire une différence, même minime? C'était la sensation que j'éprouvais en ce moment - celle que quelque chose qui pour l'instant pouvait paraître petit, mais qui plus tard deviendrait grand, se produisait. Je fixais Kyo alors que cette douce euphorie me traversait, et je sentais un sourire irrépressible se dessiner sur mes lèvres. J'étais heureuse. Je n'avais plus de pression, ni celle d'être parfaite, ni celle de plaire à qui que ce soit, ni celle de devoir faire un choix. Juste cette impression que le temps, après s'être figé pour moi, se remettait enfin en marche. Même si bien des gens à ma place auraient été drôlement intimidés à cause de son allure, moi, je n'avais pas peur de ce jeune homme ténébreux. J'avais eu plusieurs fois la preuve déjà qu'il possédait un coeur en or, et qu'il se révélait être un ami incroyable. Jamais je n'aurais eu peur de lui. Intérieurement, je remerciai le ciel de m'avoir envoyée ici pour le rencontrer, lui, mon premier ami!

Alors que j'avais soulevé son menton de ma main, je constatai qu'il rougissait encore plus, et, malgré moi, je laissai entendre un petit rire. Il était incroyablement attendrissant. Moi qui croyais que tous les adolescents étaient des gens forts, impossible à ébranler et à l'abris de tous soucis, hormis moi évidemment, je découvrais en lui la même maladresse que la mienne, cette crainte de ne pas agir comme il fallait, cette sensation que tout le monde savait comment se comporter hormis lui. Même si son regard paraissait d'abord froid et distant, on découvrait rapidement qu'il était capable de refléter milles émotions, du rire à la tristesse en passant par une panoplie d'autres. Oui, Kyo m'apprenait à cesser de craindre les gens, car ceux-ci n'étaient, au fond, pas bien bien différents de moi. Malgré le fait que cette leçon pour certains était très élémentaire, pour moi, elle prenait des proportions semblables à celles d'une révélation. Oui, je me sentais libérée, peu à peu invitée à m'échapper de cette cage dorée à laquelle on avait donné le faux nom de «réalité».

Les mots qu'il prononça par la suite, après avoir pris ma main dans la sienne pour la retirer de son menton, étaient encore une fois remplis de tendresse. Les mots me manquent pour décrire la reconnaissance que j'ai ressentie à ce moment-là, alors qu'on m'adressait de si gentils compliments. Ceux-ci ne me quitteraient plus par la suite, pour mon plus grand bonheur. Ma voix nouée par l'émotion, je cherchais quelque chose d'intelligent à dire, une réponse gracieuse et élégante, lorsque soudain arriva le cauchemar.

Ma vision vira au noir. Je battis doucement des paupières, consciente que Kyo continuait à parler, et pourtant incapable de le comprendre. La terreur me noua le vendre, je voulus hurler, me débattre, réagir, Dieu seul sait quoi, mais je ne pouvais qu'entendre au loin la voix de mon ami m'appeler. Étais-je tombée inconsciente? Qu'est-ce qui venait de me happer ainsi? Brusquement, je me retrouvai ailleurs. Le noir demeurait complet, omniprésent, pesant, pourtant je savais que je venais de basculer lorsque j'entendis une voix à en glacer le sang, à en faire trembler le plus courageux des soldats, à faire pleurer le plus cruel des assassins. «Uhuhuhuuu...» Un rire faisant penser au ricanement des hyènes, au bruissement terrifiant des arbres la nuit, lorsque nos yeux nous jouent des tours et que le vent est traître. Je me mis à trembler.

Une lueur apparut devant moi, et, en son sein, un visage. Un visage tordu par une grimace immonde, aux cheveux blond de blé sales et dégoûtants, à l'unique oeil d'un ocre flou. «Mémorise-le!» ricana la voix horrible, alors que je m'appliquais à lui obéir en tremblotant et en priant pour qu'on vienne m'aider. J'étais paniquée, non, horrifiée, non, déchirée par une peur sans nom et sans description, j'aurais voulu me faire toute petite et disparaître pour toujours, mais je sentais qu'en désobéissant je signais mon arrêt de mort. J'aurais voulu hurler. J'aurais voulu pouvoir retourner avec Kyo. Tout cela m'était impossible, aussi fixais-je l'horreur devant moi en la mémorisant. Apparut ensuite dans ma main un couteau de pierre bleu de mer.

Du saphir.

Aussi brusquement que j'avais disparu, je réintégré mon corps, et ouvris les yeux. J'étais dans les bras de Kyo, qui me fixait avec inquiétude.

«Trouve-la.»

J'avais toujours le couteau dans la main que je dissimulais au jeune homme. D'un seul coup, sans prendre le temps de m'expliquer, je me relevai en m'appuyant sur lui, et quittai la bibliothèque en courant.

Le couteau dans ma main. Promesse de sang.

«Dans le monde sans fin
Les derniers mots fleurissent à profusion
Ils ricanent du désespoir
Tu ne peux plus reculer maintenant
Alors crie de ta voix rauque»
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MessageSujet: Re: Caress the tales and they will dream you real (LIBRE)   Caress the tales and they will dream you real (LIBRE) Icon_minitimeMar 6 Mar - 9:35

Il était content de bien avoir trouvé une véritable amie qui ne se moquait pas de ces efforts pour se faire accepter des autres... Lexie en tenait compte et Kyo lui en serait à jamais reconnaissant. Il avait regagné sa confiance en lui se sentant enfin bien dans sa peau, désormais il voyait la répulsion des autres biens loin derrière lui. Sans s'en rendre compte, il avait gardé sa main dans la sienne, la massant doucement pour ne pas abimer ces mains si blanches et si douces. Il regarda la paume de la main de Lexie avec insistance bien qu'il ne savait pas du tout lire dans les lignes de la main... d'ailleurs, il doutait que cela l'impressionne. La plupart des gens pratiquant ces tours disent ce que les gens ont envie d'entendre, parler d'amour, de tristesse, de guérison, de destin... toutes ces notions abstraites sont intimement liées à l'esprit. Si l'esprit est faible et qu'il se laisse guider par cette simple combine, il suivra aveuglément sa destinée écrite sur les pages de sa main tout comme un train roulerait paisiblement sur ces rails. Au contraire un esprit fort et déterminé verra que son futur se trouve au niveau de la ligne d'horizon donc qu'il n'est pas à portée de main et partiellement invisible... sans pour autant cesser d'avancer jusqu'à en voir le bout. Kyo faisait partie de ces êtres qui n'attendaient plus rien de la vie, sachant que tout effort demeurait vain, et pourtant en ce jour... Cette rencontre avec la présidente lui fit beaucoup de bien comme si tout ces mots disparurent au réveil et que sa tendre mère lui disait à son réveil que tout était fini. Il ne saurait surement jamais la remercier assez de lui avoir permis de positiver depuis la mort de Yumi.

Mais ce bonheur ne fut que de bien courte durée. Le visage de Lexie changea brusquement. D'une mine ravie et attendrie, elle fut désormais de glace, à l'air effrayé, comme si le diable se fut montré à elle. Il craignit alors qu'elle découvrit ces origines. Il ne le voulait pas, il ne voulait pas passer pour un monstre et risque de se faire haïr d'elle. Etait-ce se qui se passait? Avait-elle le pouvoir de sonder l'âme des gens? Il ne le savait pas et craignit le pire. Il l'appella, passant sa main devant ces yeux pour tenter de la faire réagir, sans succès. Il la prit par les épaules et la secoua légèrement, paniqué de cet état second dont elle était en proie. Aucune réaction. Il l'appela de nouveau, sans succès. Il essaya de comprendre... Qu'est-ce que son oeil pouvait voir pour qu'elle soit étouffée par la peur? Lorsqu'elle reprit conscience, elle se releva de manière précipité, poussant vainement l'étudiant avant de fuir. Le pauvre jeune homme impuissant tendait la main vers la silouhette filante de la jeune fille.


Lexie!

Elle ne se retourna pas, continuant de fuir. Il craignait qu'elle ait découvert ces origines souvent tournées aux rôles du mal. Il posa son poing sur la table, non pas en colère contre Lexie mais contre lui même. Il cru a ce moment qu'il se devait de tout lui avouer coût que coût, sans quoi il ferait un bien piètre ami. Il se jura alors... seul a sa table, que la prochaine fois qu'il la verra, il lui avouera la vérité et que libre sera son choix de le haïr ou de lui pardonner ce secret.

[Désolé du gros retard, mais voilà la fin du post]
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